mercredi 8 octobre 2014

Le pionnier

Une divinité égyptienne sur l'échiquier...

Il faut avoir suivi les deux derniers billets au sujet de Ptah, (Saint) Pierre et Akli. Ce qui va suivre est une première car c'est tout simplement la première fois, à ma connaissance, qu'une divinité égyptienne ancienne nous délivre l'un des sens rationnels qui se cachent derrière la façade religieuse.

Le pilier kabyle
Akli pour la variante kabyle, déjà apparenté au cyclope et au géant, serait sans doute à rapprocher aussi de colosse (d'où par exemple le terme Coliseum), de colonne ou de pilier, notamment. Ptah est, on le sait, le dieu des artisans et des architectes (il est associé au pilier djed); sans doute une notion rationnelle se cacherait derrière le nom de Ptah, un chiffre (Pi ?) peut-être. Saint-Pierre son équivalent de l'église romaine est étroitement associé, lui aussi, à la construction et à la fondation, et ce n'est pas un hasard.
De nos jours, on utilise en kabyle les termes a-salas (pilier, colonne), a-jegu (colonne centrale) qui, semble-t-il, devient au pluriel thi-gejdha (les piliers, les colonnes)  d'où le toponyme Tikjda en Kabylie et...lejdhudh "les ancêtres" et jed "grand-père" (voir dj'Hed "fort") issus, comme le grand public le pense, de l'arabe djed "grand-père". Ils ont tout faux les hilaliens car ce terme serait égyptien ancien sans aucun doute ; et ce que le kabyle désigne par les grand-pères ou les ancêtres, c'est ça :
lejdud "ancêtres" en kabyle = les pères fondateurs 
Retenez bien qu'il s'agit de fondateur, de piliers car ce terme serait issu de l'ancien égyptien djed "pilier" et n'a rien de sémitique-arabe.
Le pion égyptien
Et maintenant la grande première : une divinité egyptienne majeure, ou du moins l'un de ses symboles sur un échiquier. C'est l'un des premières notions rationnelles tirées d'une divinité de la fantastique civilisation égyptienne ancienne. Voici le lien :
Ptah ~ Pion
"djed" pilier de Ptah = Pion
La ressemblance n'est pas fortuite même si on aurait pensé à une autre figurine à la hauteur de la grandeur de Ptah (donc Saint-Pierre, Akli). Notre première hypothèse est donc un Pion pour Ptah, avec les conséquences que voici.

Les notions suivants iront dans le même panier pour Ptah (donc pour Akli) :
Colonne, Colonie, Colon ;
Racines, Ancêtres ;
Fondateur, Père-Fondateur ;
Pion, Pionnier ;
Bâtisseur 

Pour cette dernière notion de bâtisseur, qui sied très bien au dieu des architectes Ptah, il y a lieu de dire que c'est en allemand que la ressemblance est frappante : bauer signifie, à ce que je sache, bâtisseur et pion ! C'est sous cet angle (de Ptah) qu'il faut examiner le terme venu "bâtir, construire" en kabyle (ce n'est pas de l'arabe car chez eux c'est 3amar, 3amar qui a ce sens).

Un père-fondateur, un colon, c'est souvent un conquérant (l'histoire récente des US offre une excellent exemple en la matière) : Ptah piqué par les arabo-musulmans dan al-foutouhate "les conquêtes" (arabo-musulmanes, soit disant) ont justement ce sens de colonisation (de territoires ou d'esprits). Saint-Pierre est aussi un conquérant car il fut le premier à répandre sa religion (le tout étant un mythe, à mon sens). 

Voyons du côté de ceux qui ont siphonné l'Egypte ancienne tout en lui vouant un mépris sans limites : les hilaliens arabo-musulmans. Le pilier de Ptah "djed" est peut-être à l'origine du terme arabe al-djudhur "les racines", en kabyle c'est i-zuran (racines, origines, veines, etc...), , a-zar au sing (racine ZR). Et il se trouve que notre figurine, le pion, est appelé en arbe HGR hadjer comme hadjra "la pierre",  en kab c'est a-zru "pierre, roche, rocher" (racine ZR aussi), mot assez proche : a-dhar "le pied" en kab (si relation il y a, on aura trouvé une unité de mesure parmi ces divinités). C'est dire la difficulté que posent les racines kabyles, très riches ZR et KL, ainsi qu'à différencier deux divinités égyptiennes anciennes : Ptah et Osiris. On y reviendra le moment venu.
On ne va pas mêler les colonnes d'Hercules, on se limitera cette fois à l'Afrique du Nord. On sait que la couleur noire (celle d'Akli) est associée à l'ancienne Egypte (nom Kemet "terre noire " en ancien égyptien) comme à nos contrées jadis appelées Maurétanies, mot issu du grec mavro "noir" (maure). Eh bien, cette fois il me semble assez clair que Maurétanie signifierait Colonie probablement, la démonstration on l'a vue plus haut.
Et chose assez bizarre, ceci peut apporter une réponse à la question des origines de l'appellation de "pied-noir" : c'est un colon, c'est un maure ou colon de Maurétanie. Tout convient parfaitement ! C'est donc un Akli qui se cache derrière cette dénomination des colons récents d'Algérie : Akli "le noir" (car esclave) aurait-il des pieds-noirs, et avec quel sens rationnel ? Au sens d'empreinte noire ?

Pour conclure, il est bon de rappeler l'essentiel : on vient de pose la première pièce d'un puzzle, la première figurine sur l'échiquier égyptien qui nous mènera, j'en suis convaincu, à des découvertes les unes aussi intéressantes que les autres, et ce dans un futur proche.